Libération

Texte d’Œtopia

Un combat de libération, pour et par la vie et les systèmes vivants, dans la paix et la joie.

Pourquoi un combat de libération ? Parce que notre société est en guerre contre les systèmes vivants et le bien commun, pour satisfaire nos propres égoïsmes et notre individualisme. Cette guerre n’est pas virtuelle, et sa réalité s’impose à nous par ses conséquences quotidiennes : destruction des écosystèmes, pollutions, désertification, famines, conflits, migrations ou terrorisme sont les fruits du combat mené par une petite partie de l’humanité pour s’approprier le bien commun à son seul profit.

Nous sommes aujourd’hui à l’heure du choix. C’est une période extraordinaire et pleine d’espérance où nous pouvons reconquérir notre liberté et reprendre un chemin de paix par l’harmonie avec les systèmes vivants.

Mais on ne mène pas un tel combat avec des discours, des intentions ou même de bonnes pratiques qui ne servent que l’illusion de notre bonne conscience. Nous ne monterons à l’assaut pour la reconquête du bien commun qu’avec une vraie stratégie, dont découlent des tactiques et des modes d’action.

Il convient en premier lieu de définir contre quoi et pourquoi nous combattons. Notre adversaire n’est pas l’homme moderne, ni telle organisation ou telle société, mais simplement l’idéologie qui fonde notre modèle actuel, prétendant que la finalité de toute personne, physique ou morale, est la maximisation de son profit. Le système économique qui découle de cette vision biaisée du rôle de l’homme sur terre a ainsi un objectif avant tout financier, basé sur la compétition perpétuelle pour la croissance de richesses matérielles. Comme l’ont théorisé la plupart des économistes depuis le XVIIIème siècle avec des formulations différentes, c’est bien la cupidité qui régit les comportements de notre société, et c’est précisément là que se trouve l’ennemi de la vie et du bien commun. N’espérons pas changer les conséquences sans s’attaquer aux causes. Plutôt que la révolte qui ne mène qu’à la violence, choisissons la voie de la construction pour simplement tracer une nouvelle route. Il suffit de récupérer les commandes pour reprendre le contrôle de la machine.

Les institutions actuelles, que ce soient celles de l’Europe, de l’Etat ou des collectivités, ne sont pas adaptées à ce combat, et nous devons compter avant tout sur notre détermination. Ces institutions ne sont en effet pas suffisamment libres pour mener les réformes nécessaires, car inféodées au mode de pensée technocratique et financier. Elles peuvent sans doute gérer le bien public et ralentir l’œuvre destructrice de la cupidité, mais ne pourront pas réorienter le système dans un nouvel équilibre avec le bien commun. Nous avons cependant besoin d’elles pour accompagner cette bataille, la soutenir et l’appuyer en réformant leur fonctionnement.

Nous ne sommes pas seuls : nous avons la puissance de la vie comme principale alliée. La contemplation des systèmes vivants nous enseigne depuis le début de l’humanité que la véritable croissance se fait par les relations et les échanges, le don et le partage, dans la diversité et la complémentarité. La vie est un manuel opérationnel qui capitalise 4 milliards d’années d’expériences et d’innovation, dans lequel nos anciens ont lu et appris, et que nous pouvons nous réapproprier. Sortons simplement du milieu d’un système devenu fou pour ne pas prendre part à ses vices, et nous concentrer sur les richesses de la vie et de l’humanité.

Non ! La finalité de l’économie n’est pas la recherche du profit, ce n’est qu’une déviance moderne et matérialiste. L’objectif de l’économie est la co-création de valeur avec les systèmes vivants, par la recherche du Bien par le Service et l’échange de biens et de services, puis la juste répartition de la valeur créée. C’est l’économie vivante des territoires, qui a accompagné l’humanité depuis la première révolution agricole du néolithique. L’économie vivante est bio-inspirée et compatible avec la vie, car elle a comme moteurs la diversité et la coopération. Le bon équilibre avec le bien commun est ainsi la cause et la conséquence du fonctionnement d’une société recréée sur les principes fondamentaux des systèmes vivants.

Ce n’est pas un souhait ou un rêve, mais ce qui advient chaque jour. La révolution pacifique et bienveillante de la vie est en marche, et c’est avant tout une question de choix individuel et personnel que d’y prendre part. Il faut d’abord combattre en nous-mêmes ce que nous sommes prompts à condamner dans cette société ou chez nos politiques : l’égoïsme, la recherche du confort et du pouvoir, la lâcheté, le refus de lutter… La révolution commence par la vertu individuelle, car cela crée chaque jour la force du changement, et la mutation collective se fait par la réforme des personnes et le partage de valeurs communes : honneur, fidélité, courage, loyauté, solidarité… C’est aussi une aventure d’entrepreneurs, car ce sont eux qui font l’économie, et non la politique. Les entrepreneurs sont libres de leurs modèles, ce n’est qu’une question de choix.

Soyons confiants et optimistes car la bataille est engagée, par de multiples actions d’économie vivante qu’il suffit de mettre en relation pour accélérer la transition vers une société en harmonie avec les systèmes vivants et le bien commun. L’innovation sociale se déploie partout en France, en particulier dans l’agriculture, pour ne pas laisser les fruits de la terre et du travail des hommes à la seule logique de rentabilité financière.

Comptons sur nous-mêmes, ainsi nous ne serons pas déçus ! Nous allons sans doute prendre des coups — c’est la guerre — mais la mission est sacrée et le combat en vaut la peine, surtout lorsqu’il apporte tant de richesses dans les échanges. La révolution de la vie ne dépend que de notre détermination et de notre engagement. Ce n’est vraiment pas une révolte, mais l’élan vital d’un peuple joyeux qui souhaite un avenir rayonnan

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